Nous sommes en Inde. Le swâmi, le maître, se promène avec ses trois disciples dans le jardin somptueux de l’ashram de la communauté.
Ils regardent pousser les pissenlits.
Ils regardent pousser les radis.
Ils regardent pousser les salsifis.
Ils regardent les poires conférence qui poussent sur les poiriers conférence.
Et les pommes golden delicious qui poussent sur les pommiers golden delicious.
Et, par terre, les pommes de terre, les frites sauvages.
Et tout à coup, ils s’arrêtent devant un carré de salades et qu’est-ce qu’ils voient ?
Une limace vorace en train de dévorer une belle feuille de salade
Ce que voyant, le premier disciple, n’écoutant que son courage et avec la plante de son pied et d’un coup sec, écrase la limace
Le deuxième disciple se tourne alors vers le maître et lui dit dans une violente colère
« Regardez, Maître, ce qu’il vient de faire. Il vient d’écraser une créature de Dieu. N’est ce pas un crime, n’est-ce pas un péché ? »
Et le maître lui répond « Tu as raison, mon fils »
Le premier disciple se défend, il dit
« Mais enfin, Maître, si j’ai écrasé cette limace, ce gastéropode non encoquillé C’est qu’il était en train de manger notre dîner ! N’ai-je pas bien fait ? N’ai-je pas eu raison ? »
Et le maître lui répond : « Tu as eu raison, mon fils »
Le troisième disciple, qui jusque alors n’avait rien dit, se tourne alors vers le maître et lui dit
« Mais enfin, Maître, ils disent tous les deux quelque chose de contradictoire
Ils ne peuvent pas avoir tous les deux raison. Ai-je raison ? »
Et le maître lui répond : « Tu as raison, mon fils »