Je fais la distinction entre influence et manipulation, si les stagiaires ne soulèvent pas cet aspect (ce qui est rare) je le fais, car c’est de toutes façons sous-jacent. Il n’est pas question de secte dans la mesure où je les invite à mettre en doute ce que je propose, si on me dit que les sectes utilisent la PNL je réponds que les sectes utilisent aussi le téléphone…
Rencontre avec Michel Fourneau, enseignant en PNL à l’Université de Lille 1 où il délivre des certifications PNL standard (Praticien-Maitre-Praticien) agréées NLPNL dans le cadre du cursus « Formations psychosociales et relationnelles » (ex CUEPP). Michel enseigne également la PNL à la Faculté Polytechnique de Mons auprès de postmasters, et a formé en PNL, il y a maintenant 20 ans (1995- 1996-1998) les Pilotes instructeurs de la Force Aérienne Belge (une formation de 5 jours- une pédagogie adaptée au moyen de la PNL).
Depuis combien de temps la PNL a fait son entrée à Lille 1 ?
Cela fait un peu plus de 25 ans que la PNL a fait son entrée à l’Université de Lille1 – (sciences et technologies) par la porte dérobée de son centre d’éducation permanente, le CUEEP, j’y étais en 1992 comme assistant de Gustavo Soto et de Louis Fèvre. Nous étions sous le regard curieux, mais aussi parfois méfiant voire hostile de certains « universitaires » : des propos réducteurs, des pratiques décrites sommairement ou caricaturales faisaient précéder la PNL d’une réputation sulfureuse de manipulation et/ou de « bricolage-bouts de ficelle » pour « minus habens « .
Et ensuite ?
En étant congruent et notamment en rapportant à soi même, à ses propres discours et pratiques le fameux « la Carte n’est pas le Territoire », il a été possible au fil des années de trouver une place honorable dans l’offre de formation continue de cette institution.
Abordez-vous la question: PNL / une secte, PNL /manipulation pendant vos cours ? Vous pose-t-on cette question ? Que répondez-vous ?
Je fais la distinction entre influence et manipulation, si les stagiaires ne soulèvent pas cet aspect (ce qui est rare) je le fais, car c’est de toutes façons sous-jacent. Il n’est pas question de secte dans la mesure où je les invite à mettre en doute ce que je propose, si on me dit que les sectes utilisent la PNL je réponds que les sectes utilisent aussi le téléphone…
Vous enseignez la PNL à l’université de Lille, et à la faculté de Polytechnique de Mons, quelle est votre pédagogie ?
Depuis maintenant près de 20 ans, j’assure une charge de cours PNL à la Faculté Polytechnique de Mons (Université de l’Etat en Belgique) pour un troisième cycle: un Master complémentaire en Gestion Totale de la Qualité. J’interviens aussi (de longue date) dans cette Faculté pour la formation des Conseillers en Prévention de niveau 1 (prévention des accidents du travail et des risques psychosociaux). C’est à dire que dans les deux cas j’ai affaire avec des universitaires plutôt formés aux sciences « dures ».
Comment est-ce que les étudiants en sciences dures accueillent la PNL ? Comment cette idée s’est-elle concrétisée ?
Le public apprécie une approche pragmatique centrée sur le « comment » plutôt que sur le « pourquoi ». Attention ce ne sont pas en général des étudiants, mais des pros déjà engagés dans la vie professionnelle dans des postes à responsabilité, donc ils/elles ont déjà vécu les difficultés relationnelles dans leur fonction. Ce cours a été amené par le Chef de Département des Risques Majeurs, très sensible au facteur humain en entreprise. Là autant (ou plus) qu’ailleurs installer le rapport avec ses interlocuteurs est la base du travail.
Aussi, en me permettant de dire en début (et en cours) de formation, dans ce milieu, que « rien de ce que je propose n’est vrai ou n’existe » j’attire l’attention de mon public sur le fait que ce qui sous tend mon propos et ce que nous ferons ensemble est une certaine éthique de la connaissance.
Il ne s’agit pas tant de s’approprier des techniques que de se donner des repères pour penser notre relation à nous même, aux autres et à nos préoccupations (souffrance, qualité, prévention des accidents…) ; que ces repères ne sont pas des vérités mais seulement des points d’appui contextuels qui n’ont de valeur que lorsqu’ils permettent au professionnel de penser et d’agir plus efficacement, avec plus d’efficience et surtout de manière plus authentique.
L’université n’est pas un lieu de vérités mais un lieu de recherche qui peut s’accommoder d’itérations entre les questionnements de sens (niveaux logiques et présupposés) et les techniques (ancrages etc), entre l’être et le faire.
Qu’enseignez-vous globalement ? Quel est votre programme ?
Les niveaux logiques, certains métaprogrammes, le rapport, ancrage, en rapportant toujours aux présupposés: j’insiste bien sur le fait que je ne peux rien prouver et qu’ils/elles n’ont qu’à expérimenter par eux/elles-mêmes. Je fais des exercices et nous travaillons à partir des cas concrets qu’ils/elles amènent.
Comment définiriez-vous la PNL ?
C’est une modélisation du fonctionnement humain, c’est à dire une construction cognitive qui vise à rendre compte du fonctionnement de l’être humain sans toutefois imaginer que l’on pourra un jour complètement décrire et anticiper ce fonctionnement. Nous ne faisons qu’augmenter des probabilités. Il n’y a pas de vérités et de toutes façons elles ne servent à rien si ce n’est à asservir les autres.
Avez-vous des anecdotes, des histoires à nous confier relatives à vos cours PNL, à des étudiants ?
Le plus amusant est qu’ils/elles constatent que cela concerne aussi leur vie quotidienne en famille.
Propos recueillis par Fabien Salliou – Praticien en PNL
Merci à NLPNL France pour leur article d’origine, témoignage de Michel Fourneau